S'il est une région méconnue des touristes néerlandais, c'est bien la région de Murcie. Cela a ses avantages. Vous pouvez toujours vous immerger complètement dans la vie espagnole. Un inconvénient : vous n'y apprendrez pas facilement un bon espagnol, car ils mâchent beaucoup. Les gros avantages : des plages encore belles et vierges, pas de hordes de touristes et une grosse surprise : la ville portuaire de Carthagène.
La Costa Cálida, la bande côtière de la région de Murcie, n'est pas appelée la « côte chaude » pour rien. Le soleil y brille plus de 300 jours par an et avec un peu de chance vous pourrez même déjeuner en terrasse fin décembre. Cependant, cette région est encore assez méconnue. On entend de plus en plus souvent dire que c'est totalement injustifié. Il y a des plages cachées qui ne sont pas inférieures aux criques de Cabo de Gata. On peut se promener à l'infini dans des parcs naturels protégés et le gros plus : le tourisme étranger a à peine décollé.
Villages vacances
Nous décidons de le mettre à l'épreuve et de nous installer dans l'une des nombreuses stations balnéaires qui ont surgi entre la côte et la ville de Murcie. Ce sont d'immenses villages de vacances avec des maisons de luxe et des appartements simples, des piscines, des terrains de golf, un supermarché, des restaurants et d'autres divertissements. En été, il grouille de vacanciers, mais en hiver et au début du printemps, vous avez le royaume presque pour vous. Au début, cela semble un peu étrange, ces villages de vacances dans un paysage plein de serres, mais plus tard, on entend la raison : il n'est plus permis de construire sur le littoral, et si vous devez quand même prendre la voiture, vous pouvez aussi bien aller un peu plus à l'intérieur des terres. Cette politique représente une énorme amélioration, car elle protège le littoral des excès précédents, des hôtels imposants que vous voyez dans la région de Murcie, par exemple, sur la Mar Menor.
Marché du dimanche
Nous roulons un dimanche matin vers la mer intérieure Mar Menor pour visiter le marché de Cabo de Palos. Lorsque nous arrivons, un paysage surréaliste de Dalian se déroule sous nos yeux. Le soleil se reflète sur le lac dans lequel s'élèvent deux îles, une belle vue qui est grossièrement perturbée par les immeubles laids et imposants qui l'entourent. Notre ami murcien Juan nous a dit de ne pas manquer le marché de Cabo de Palos. Et un marché dans le village côtier un dimanche matin tôt semble en effet attrayant, mais il y a peu de choses à voir sur la mer sur le marché. Dans un coin reculé du village, les marchands ont exposé leurs marchandises. Cela rappelle plus un marché de l'ancienne Yougoslavie communiste qu'un chaleureux mercado méditerranéen. Mais cela aussi a son charme. Si, comme nous, vous n'êtes pas en haute saison, c'est surtout agréable de ne pas trouver de touristes. Ici, les Murcianos achètent leurs T-shirts, robes et légumes qui viennent tout droit de l'arrière-pays fertile. Les chasseurs de bonnes affaires peuvent acheter trois paires de chaussettes pour deux euros et une écharpe peut être achetée pour un euro. Sur une place désolée au milieu, deux joueurs de flûte de pan sud-américains assurent l'ambiance et le bon café à un euro fait le reste. Nous ignorons le pourboire de rester et de manger ici. Nous recherchons un morceau de Murcie authentique.
Plages immaculées, nature gâtée
Car si la région de Murcie a un gros atout, ce sont ses belles plages qui ne sont généralement accessibles qu'à pied et qui sont donc encore préservées. Au total, le littoral s'étend sur 250 kilomètres. Juste au coin de la touristique Mar Menor se trouve une telle plage dans une réserve naturelle protégée. Lorsque nous nous engageons sur une route secondaire vers Calblanque, le paysage change immédiatement et il semble que nous traversions le désert de Cabo de Gata plus au sud. Des palmiers nains, des cactus et des agaves couvrent les collines. La bonne route goudronnée mène au centre d'information où un employé sympathique raconte les itinéraires de randonnée qui traversent le parc. Nous avons peu de temps et voulons juste une heure pour aller à la plage qui est un peu plus loin. A l'exception de quelques cavaliers et d'un randonneur égaré, la plage entourée de montagnes est déserte. Quelle merveilleuse découverte ! Et dire que tout le littoral est parsemé de ce genre de plages. Mais ils ne sont pas faciles à trouver. Nous prenons un autre raccourci vers Carthagène et le paysage que nous rencontrons commence doucement, jusqu'à ce que nous arrivions à Portman et La Unión, deux villes minières où la nature a été rudement perturbée par des mineurs qui recherchaient principalement de l'argent. La vieille ville de Portman est devenue une ville fantôme, mais La Unión est toujours une ville animée célèbre pour le Cante de las Minas, le festival de flamenco le plus prestigieux au monde.
Espagnol Wirtschaftswunder
Juste après midi nous arrivons à Carthagène. Selon Juan, une ville navale laide entourée d'industrie pétrochimique qui ne vaut pas vraiment la peine d'être visitée. Pourtant, nous sommes très curieux de connaître cet ancien fief des Romains, des Puniques et des Maures. A notre grande surprise, les magasins sont ouverts le dimanche après-midi dans la rue principale, Calle Mayor. Il devient vite évident que Juan a complètement raté le point. Carthagène est l'exemple classique du Wirtschaftswunder espagnol. Ici, vous voyez que les Espagnols ont non seulement gaspillé l'argent de l'Union européenne dans la construction d'autoroutes inutiles, mais aussi que des investissements en profondeur ont été réalisés dans la préservation du patrimoine et la création de nouveaux centres culturels. La rue commerçante sans voiture a été magnifiquement rénovée et abrite quelques bâtiments modernistes fantastiques qui sont magnifiquement combinés avec une nouvelle construction élégante. Nous nous promenons et arrivons à un gigalift qui nous emmène pour deux euros où une ancienne forteresse a été transformée en musée qui a cartographié l'histoire de la ville. De la montagne, vous avez une vue phénoménale sur l'un des autres points forts : l'amphithéâtre romain qui a été magnifiquement restauré ces dernières années.
Exemple intelligent d'urbanisme
Que Carthagène suive l'exemple de Bilbao et de Valence est un exemple astucieux d'urbanisme qui ressort de la manière dont le patrimoine a été réaménagé et présenté. L'objectif est de donner un coup de fouet à l'économie en attirant davantage de touristes. Et la cité navale fait bon usage de la situation directe du centre-ville sur le port. Ce n'est pas pour rien que les magasins ici sont ouverts le dimanche. C'est principalement à cause des bateaux de croisière qui peuvent accoster ici presque directement sur la Calle Mayor. Pour faciliter la tâche du touriste, les Cartageners ont également réalisé deux beaux projets directement sur le quai ces dernières années : El Batel, un auditorium, centre de congrès et espace d'exposition est un bâtiment futuriste en blanc et orange que vous pouvez également visiter si vous n'assistez pas à une conférence ou à un concert. La terrasse agréable et épurée sert un joli solo et offre une vue sur le port. Cependant, si possible, essayez de réserver un concert afin de pouvoir admirer la magnifique salle de concert de l'intérieur. Juste à côté se trouve l'ARQVA, le Museo Nacional de Arqueología Subacuática, où une belle exposition sur la vie marine a été installée.
Café fort
Du quai, nous retournons dans la rue principale où les magasins sont toujours ouverts et où le défilé des pantoufles a commencé. Heureusement, on peut juste s'y rendre à l'heure hollandaise pour un bon repas de tapas et voir passer la population en discutant. Nos voisins de terrasse sirotent un café spécial, le blanc en haut est noir en bas, on aimerait bien essayer ça aussi. Selon le serveur, c'est un café asiatico, l'une des spécialités de la région : lait concentré au fond, suivi d'un solo fort et de deux généreuses touches de Licor 43 et de brandy. Le lendemain c'est lundi et les musées sont fermés, dommage, sinon nous serions définitivement restés pour découvrir encore plus Carthagène. Mais nous voulons aussi voir la ville de Murcie.
Murcie mauresque
Murcie a été fondée au IXe siècle par l'émir de Cordoue sur une plaine fertile au bord du fleuve Segura. L'influence mauresque est encore perceptible dans la ville, non seulement dans les pièces d'architecture et les murs mauresques, mais principalement à cause des vestiges du système d'irrigation complexe qu'ils ont construit ici pour utiliser l'eau de la rivière jusqu'à la dernière goutte pour irriguer le les champs. Les archéologues ont trouvé les restes d'une mosquée au cœur de la ville, près de la cathédrale. Certaines de leurs découvertes peuvent maintenant être vues dans l'espace d'exposition de l'église. Également dans d'autres parties de la ville, nous voyons d'anciennes fortifications et les vestiges de systèmes d'irrigation. La pièce maîtresse est le monastère de Santa Clara La Real, avec un beau patio avec des pièces d'eau et des parterres de fleurs. Mais les Murciens ne se soucient pas vraiment de cet héritage. Ils aiment particulièrement une chose : manger des tapas entre amis dans l'un des centaines de bars et restaurants de la ville étudiante animée. La Plaza Flores et la Plaza San Juan en sont l'épicentre. Nous avons été invités par des amis à Pepe el Torrao de San Juan. La spécialité de la maison : bière brassée localement et gambas en veste. « Une recette secrète qui est dans la famille depuis 1964 », dit le serveur. Il a meilleur goût pour nous que le mojama et autres poissons séchés servis dans toute la région. Vient ensuite la variante locale de la paella valencienne : l'arroz murciano, accompagné d'un délicieux verre de vin de la région viticole voisine de Jumilla. Malheureusement, notre temps est écoulé. Nous aurions aimé visiter des bodegas à Jumilla et Yecla ou parcourir une belle route à travers l'une des zones de montagne de la région. Murcie nous a convaincus et nous laisse sur notre faim !
Source: espanje.nl
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